dimanche 2 février 2025

Terrain miné

 

Terrain miné

Sur les terrains qui ont connu une activité industrielle, il reste souvent des poisons. Les permis de construire ne sont pas accordés. Les enfants n’ont pas le droit d’aller y jouer (ils y vont quand même, évidemment). 

Si, en Angleterre, on demande au hasard ce que les gens pensent de la France, les réponses sont naturellement mitigées. On saisit l’occasion de se moquer un peu des Français en leur prêtant des traits de personnalité qui sont devenus des clichés même s’ils sont souvent sans fondement. Moi-même, je ressens une pointe d’irritation quand des Français se mettent à critiquer quelque chose de façon pointilleuse : “Non, non, cher monsieur, ce n’est pas 90%, c’est 92%”. Typique, n’est-ce pas ?

Dans l’ensemble, les réactions vont de l'indifférence au positif. Une exception de taille : les enfants des classes ouvrières. Là, comme pour les terrains anciennement industrialisés, on retrouve le poison d’un vrai mépris et d’une haine authentique. Cela remonte peut-être à la Guerre de Cent Ans… J’en ai eu la preuve à Basildon quand un prof d’Histoire montrait à sa classe un épisode de “The World at war”, une magistrale histoire de la deuxième guerre mondiale, un chef d'œuvre du genre. Au moment où, sur l’écran, on montrait Hitler remontant les Champs-Elysées et contemplant l’Arc de triomphe, tous les élèves, sans exception, se mirent à applaudir et approuver bruyamment. Je l’avoue : cela m’a profondément blessé. Les remarques, même malveillantes sur les cuisses grenouille, c’est une chose, mais là, on était tombé bien bas. L’unanimité dans la réaction des élèves trahissait un empoisonnement véritablement sinistre.


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