Mémoires d’elles de Tammy Greenwood.
Titre original : Bodies of Water. Je n’ai pas pu trouver le nom du traducteur
qui est probablement une traductrice. Elle est sensible à la beauté du style,
ainsi qu’aux émotions et aux sensations. Quelques bourdes, quand même.
Deux femmes, deux voisines dans
un lotissement, ont chacune cru faire un bon mariage, mais l’une, Billie, la
narratrice, se retrouve avec un imbécile. Quant à Eva elle hérite d’une sombre
brute doublée d’un tyran de famille. Les maris, ce qui n’arrange rien, sont
tous deux alcooliques.
Les circonstances et les malheurs
rapprochent ces deux femmes. Elles tombent amoureuses l’une de l’autre. Leur
liaison est décrite avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité, et cela
d’autant plus qu’entre elles, il ne s’agit pas seulement d’une attirance
physique : c’est le grand amour de leur vie.
Cette liaison se heurte à
l’incompréhension totale des maris, ainsi qu’à leur hostilité et brutalité.
Certes, nous sommes au début des années soixante, mais la situation serait-elle
vraiment meilleure de nos jours ? Eva et Billie se sentent prisonnières du
système et écrasée non seulement par l’intolérance de leurs époux respectifs et
de la société qui les entoure, mais aussi par le fait que le mariage a étouffé
leurs talents et leurs ambitions : elles sont véritablement prisonnières.
Tammy Greenwood sait parfaitement
faire partager aux lecteurs ce sentiment d’oppression et même d’esclavage. Mémoires d’elles est le genre de récit
qu’il est presque impossible de ne pas lire en une seule fois. Pourtant le
lecteur souffre avec les personnages, mais on partage tellement leurs émotions
qu’on est irrésistiblement entraîné.
Autrement dit : nous sommes
en face d’un chef-d’œuvre.
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