vendredi 2 septembre 2016

Autographe



J’ai toujours eu l’ouïe très fine, et jusqu’ici (touchons du bois) cette fonction ne semble pas avoir été endommagée par l’âge. Lorsque j’enseignais, j’entendais tout ce qui se murmurait dans la salle de classe, même au dernier rang. Au lieu d’engueuler les élèves, je m’immisçais calmement dans leurs conversations, y compris dans celles où il était question de comparer les attributs physiques de tel ou tel petit ami. J’ai rarement vu des joues tourner si rapidement au rouge vif : remède imparable contre les bavardages en classe. 

Intermarché, la semaine dernière. Je suis conscient, derrière moi, de remarques chuchotées :
Voix d’homme : “Je vais lui demander son autographe.”
Voix de femme : “Et si c’était pas lui ?”
Homme : “Mais si, c’est lui, j’en suis sûr.”
Voix d’adolescente : “Mais t’es fou, papa, il est mort y a pas longtemps !”
A ce moment, une petite fille dans les six ans s’évade de ce conciliabule et vient se planter devant moi : “Monsieur, c’est vrai que t’es mort ?”
La mère se précipite : “Excusez-nous, monsieur. Mon mari croyait que vous étiez Jean-Pierre Coffe !”


2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup cette anecdote , surtout telle que tu la racontes. Elle est très savoureuse.
    En y réfléchissant , tu as un petit air de...
    Amicalement
    Renéa

    RépondreSupprimer
  2. J'aime beaucoup cette anecdote , surtout telle que tu la racontes. Elle est très savoureuse.
    En y réfléchissant , tu as un petit air de...
    Amicalement
    Renéa

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