Caravelle
Nice-Paris. J’avais fait mon service militaire avec un ingénieur de son qui était le responsable de l'insonorisation de la Caravelle. Les réacteurs placés en queue lui avaient beaucoup facilité la tâche. La Caravelle était, en effet, le premier avion de ligne à posséder ses réacteurs à l’arrière. Mon ingénieur s’appelait Basile. Comment quelqu’un d’aussi jeune pouvait avoir eu de si importantes responsabilités ? Eh bien, justement, il n’était plus si jeune ; en tous cas moins jeune que ses camarades de la classe 59 car, de sursis en sursis, et fortement appuyé par Sud-Aviation, il avait 28 ans ! Un vieillard ! Maman Nature lui avait aussi fait perdre ses cheveux, ce qui accentuait les différences d’âge.
Un moteur, c’est lourd. Une bizarrerie de la Caravelle était qu’à l’arrêt (et à vide) le nez avait tendance à se soulever de quelques centimètres, surtout si l’avion était stationné le nez au vent. Autrement, les pilotes adoraient ses qualités de stabilité qui lui permettaient de planer sur plusieurs centaines de kilomètres sans les moteurs. L'expérience ne fut pas faite avec des passagers à bord !