Entre les suppressions de mauvaises notes (quand il ne
s’agit pas de suppression de toutes les notes), entre l’obtention du Bac pour
presque tous, entre l’abandon de l’orthographe, de la grammaire et de la
dictée, ainsi que de la chronologie en histoire, on voit bien que notre système
d’éducation est devenu une véritable « école du vide ».
Certains profs, me dit-on, travaillent dur. Aucun
doute là-dessus. Ils se divisent d’ailleurs en trois catégories bien
distinctes : ceux qui travaillent dur parce que les élèves sont
indisciplinés, ceux qui se donnent bonne conscience en passant un temps fou à
des tâches n’ayant rien à voir avec l’élévation du niveau des élèves, et ceux
qui se battent ouvertement ou en catimini contre les directives absurdes de
l’inspectorat. Par probité professionnelle, ces derniers sabordent sciemment
leur avancement et leur carrière. Ils sont ce que Marcel Pagnol aurait appelé
des saints laïques.
À l’exception de Claude Allègre, les ministres
socialistes qui se sont succédés au gouvernement ont tout fait pour abêtir les
élèves et réduire le niveau du bac à son plus petit commun dénominateur.
Majoritairement de gauche, les profs applaudissent avec enthousiasme. Les plus
jeunes sont sincères : incapables de transmettre ce qu’ils n’ont pas
appris eux-mêmes, ils ne voient pas où est le mal.
Les socialistes honnêtes (il y en a) confondent depuis
des décennies l’égalité des chances avec l’égalité des résultats. Les
socialistes malhonnêtes (la majorité) voient dans la baisse du niveau culturel
des jeunes une occasion de les amener à voter à gauche.
Les victimes temporaires de cette abdication sont les
élèves qui ont travaillé dur, intelligemment et honnêtement pour obtenir le
fameux bac. Quand ils voient ceux qui sont incapables d’aligner deux phrases sans
fautes et sans anglicismes obtenir néanmoins le diplôme, ces bons élèves se
demandent si tous leurs efforts valaient vraiment la peine.
La réponse est « oui », car en travaillant
consciencieusement, ils ont quand même appris quelque chose. Le cursus du bac
est moins destructeur que les méthodes d’enseignement. Ces connaissances, qu’ils
ont souvent acquises en dépit du système, leur serviront dans un métier, une profession, ou bien s’ils vont à l’université.
Entre temps, ceux qui, dans des circonstances
normales, n’auraient jamais dû obtenir le bac se retrouvent sans aucun atout
intellectuel ou manuel.
Pendant ce temps, les enfants et petits-enfants des
soixante-huitards attardés fréquentent les écoles privées.
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