Je parlais l'autre jour de choses
et d’autres (le temps qu’il faisait, les vacances, etc.) avec un membre de ma
famille par alliance. Nous en vînmes à mentionner la Nouvelle Orléans. Je lui
demandai s’il avait vu le film « The Big Easy ». The Big Easy, c’est
le surnom de la Nouvelle Orléans, comme The Big Apple pour New York ou La
ville Éternelle pour Rome.
“Oui” me dit-il “mais c’est un
vieux film !” (Il date de 1986). Il y avait sur son visage une telle
expression de dégoût et de répulsion, qu’il me fit presque peur. Il n’aurait
pas grimacé mieux (ou pire) s’il avait dû déboucher le syphon des toilettes.
Pour cet homme, comme pour des
millions de ses semblables, un film ou un roman se détériore au même rythme qu’un
journal quotidien. « Récent » est immanquablement synonyme de « meilleur ».
Alors, allons-y gaiement :
brûlons tous les romans, les nouvelles et les poèmes parus il y a plus de dix
ans. Ajoutons-y les films, les œuvres d’art, les partitions musicales, puis dans
la foulée, les sculptures et les chefs-d’œuvre d’architecture. Envoyons le
David de Michelangelo dans les ruines de la cathédrale de Chartres, et faisons dynamiter
les pyramides.
Quel avenir pour notre
civilisation si elle tombe aux mains d’êtres aussi primitifs ?
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