Un Admirateur secret
L’intrigue
qui charpente ce film est certes conventionnelle, mais on ne peut pas toujours
être totalement original. Jolie femme seule dans une grande maison isolée,
fausse accusation de meurtre, hostilité de la population locale ; on a vu
et revu ce genre de situation, mais on se dit que si le film est bien ficelé,
on le suivra avec plaisir.
Ce
qui le gâche, c’est la direction d’acteurs. Comme dans tellement de films
français, ils parlent parfois indistinctement et trop vite. Le pire est à venir :
il concerne le ton ou la musique des phrases. Tous les
personnages semblent carburer à la rage intérieure. On a l’impression qu’ils
méprisent ou détestent leurs interlocuteurs, quels qu’ils soient ; et ce, même
dans le cas d’une mère s’adressant à son enfant de trois ou quatre ans. À la
fin de chaque réplique, on s’attend presque à ce qu’ils ajoutent :
“connard !”
Voilà
comment ce qui aurait pu devenir un bon film se termine en navet.
Si
j’ai pris le temps de décortiquer un peu celui-ci, c’est que, hélas, il
représente toute une génération de productions du même tonneau. Les metteurs en
scène harcèlent-ils les acteurs afin qu’ils parlent comme s’ils étaient
toujours en colère ? Les acteurs se sentent-ils obligés de farcir leurs
répliques, même les plus banales, d’une sorte d’agressivité interne ?
Représentent-ils inconsciemment les aigreurs et frustrations de la société
française en général ?
Cette
mode (car c’en est une) néfaste doit disparaître si l’on veut recommencer à produire
des films que l’on puisse apprécier, et même admirer.
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