Une amie, écrivain de talent, se plaint que ses propres enfants ne lisent pas ce qu'elle écrit. Cela semble incroyable. Si mon père ou ma mère avaient publié des chroniques et des romans, je me serais précipité avidement vers ces écrits, quitte peut-être à oser des remarques ou même des critiques. Mais j'aurais été fier d'eux.
Et pourtant...
Ça ne m’étonne pas : ma fille me
lit, mais ma sœur, "enduite de religion" comme dirait ma concierge, est
totalement indifférente. Mes innombrables cousins et cousines également.
C'est le syndrome : "Nul n'est prophète en son pays" ou, "Nothing good
can possibly come out of Nazareth". Quand on connait une personne, avec
son aspect ordinaire, mais aussi avec ses défauts et ses bizarreries, on
a peine à croire qu’elle soit capable de grandes choses. Si l’on ajoute
à cela une pointe de jalousie et le besoin, souvent inconscient, de se
sentir supérieur aux autres en rejetant ce que ces autres ont accompli, il n’est pas étonnant que l’écrivain, à
l’instar du bouc émissaire de William Hunt, se sente rejeté par ses
proches.
Cela me rappelle aussi la parabole des invités au repas de noces : Alors il dit à ses serviteurs : Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce.’
Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons.
Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce.’
Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons.